Quelle place a le stop dans cette aventure ? 

​Le stop a pris sa place après de multiples réflexions. Il est une concession au fait de se déplacer lentement, et a été adopté petit à petit lors de l’aventure. Pour moi il est hors de question de me déplacer trop rapidement, donc de prendre les autoroutes. L’idée de faire du stop est venue car je me suis aperçu que se déplacer ​uniquement à pied pour avancer – ce que j’ai fait lors de ma précédente aventure – était long, très long. Ce ne serait pas gênant si j’avais ​pour seul objectif de visiter la France, mais le monde et ses cultures m’attendent. Je ne veux donc pas mettre dix ans à faire le tour de la France, cela m’empêcherait de visiter d’autres pays tant que je suis encore en forme. ​Un autre point ​me tient à cœur, l’apprentissage d’une langue. Il paraîtrait, et je suis de ceux qui le pensent, qu’il est plus facile d’apprendre une langue lorsque que nous sommes jeunes que lorsque nous sommes vieux. C’est de là qu’est née ma concession, je veux ​avoir le temps d’aller dans un pays anglophone, et si je ne me plante pas trop il me serait possible d’être bilingue dans peut-être deux ans. À ce moment-là, les échanges et le partage seront bien plus faciles.

Faire du stop n’est pas facile, moralement comme physiquement. À l’époque de ma première aventure, je portais 28 kg et j’en bavais moins. La raison en est que nous étions particulièrement rigoureux avec nous-mêmes, par nécessité.​ Par exemple, tous les matins Nicolas et moi ​nous échauffions juste avant de partir marcher, à midi on faisait une pause, on s’étirait également ​quand on repartait et ceci à chaque fois, car nous étions maîtres de notre progression. En stop c’est différent,  je m’échauffe le matin et me mets en marche. Quand vient le moment où on me prend en stop et que je rentre dans une voiture, j’ai tout le temps ​de me refroidir. C’est au moment de sortir du véhicule que la donne change, mes muscles sont froids​, mon sac pèse toujours autant et le temps n’est (en général) pas vraiment ​à l’échauffement, donc c’est parti pour se faire mal à petit feu. 

Le moral a aussi une grande place dans cette affaire. Je me dois d’être un stopper exemplaire, tout d’abord pour moi mais aussi pour la communauté. Je m’interdis de faire la tête, et ce tout au long de mon voyage. Je préfère tellement sourire et rendre les gens heureux, c’est pour moi une réelle source d’énergie et de bonheur. Mais ce n’est pas facile tous les jours et à chaque rencontre, à chaque auto-stop on me demande de raconter mon histoire, ​ce que je dois faire une ​vingtaine de fois par jour. Ensuite vient le moment où je m’intéresse aux gens qui sont face à moi, et bien souvent ces gens-là se lâchent, et en viennent à se confier. Je ne comprends toujours pas d’où leurs vient cette confiance en moi mais partout où je vais, je laisse une part de moi et ​emporte une part d’eux. C’est vraiment magique.

Mais il y a tout plein d’avantages à faire du stop.  En termes de déplacements, c’est sûrement le moyen le plus rapide et le moins cher qui soit. En plus de ça, je suis souvent content de savoir qu’une voiture ne circule pas que pour un seul passager. Mais ​ça me permet aussi d’interragir avec toutes les classes sociales, ou en tous cas une très grande partie, et avec des gens de tout âge. Je me suis rapidement aperçu d’une chose en étant pris en stop : la majorité des gens qui me prennent sont des gens qui ont déjà fait du stop dans leur vie, ​qui ont un proche qui en fait, ou encore les adeptes de cette pratique magnifique qu’est le covoiturage. Ça, ce n’était que pour l’anecdote. Le ratio fatigue/distance est plus faible en stop, mais ​sur la durée le résultat est plus éprouvant pour moi.

Pour ​résumer 

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